La course à pied est sans aucun doute l’un des sports ayant connu la hausse de popularité la plus élevée au cours des dernières années. Facile d’accès et à pratiquer, elle rejoint une foule de sportifs, des débutants aux marathoniens. Pratiquée de façon répétée ou avec une technique mal adaptée, elle peut toutefois entraîner l’apparition de plusieurs douleurs. La périostite tibiale est l’une des conditions fréquentes touchant les coureurs, et cet article vous permettra d’en connaître davantage sur le sujet tout en vous donnant des trucs à mettre en pratique si vous en êtes atteint.
Commençons par la base
Puisque cet article se veut éducatif, abordons d’abord le diagnostic lui-même afin de mieux le comprendre.
- Le périoste fait partie de l’os. De façon imagée, c’est une membrane fibreuse qui enveloppe les os plats et longs du corps, à l’exception de la zone de l’os qui se trouve à l’intérieur de l’articulation.
- La fonction du périoste est d’assurer la croissance des os et le bon fonctionnement des échanges sanguins pour l’os.
- Le périoste a également un rôle de protection de l’os puisqu’il a la capacité de transmettre les informations de douleurs, comme dans le cas de fracture de l’os ou de tout état douloureux.
- Le périoste joue également un rôle dans la consolidation et la réparation de l’os en cas de fracture, par exemple.
- Les termes se terminant par “ite” font référence à un état inflammatoire. Une inflammation du périoste se définit donc comme étant une périostite.
Vous aurez compris que lorsqu’il est question de périostite tibiale, on considère que c’est le périoste du tibia qui est inflammé.
Lorsque le tibia s’enflamme chez le coureur
Le mécanisme de blessure associé à la périostite tibiale est relativement simple. La cause peut se diviser en 2 :
- La répétition d’impacts
- Les microtraumatismes
Lors du mouvement de la course, les contractions répétées des muscles impliqués dans le mouvement du pied créent une traction et une irritation au niveau de l’insertion de ces muscles sur le périoste.
Les symptômes associés à la périostite tibiale sont ceux-ci :
- Douleur/brûlure ciblant le tibia, sur sa partie antérieure et externe
- Douleur/brûlure ciblant le tibia, sur sa partie postérieure et interne
- Douleur au mouvement (impact surtout)
- Douleur au repos parfois
- Douleur à la palpation de la région impliquée
- Parfois, un oedème peut être aperçu sur le tibia, au niveau de l’inflammation
La périostite tibiale est fréquente chez le coureur, mais peut se présenter chez certains autres types de clientèles :
- Marcheurs
- Sprinteurs
- Danseurs
Des conditions peuvent également prédisposer à la périostite tibiale. Une arche plantaire affaissée, qui amène le pied en pronation, peut altérer la biomécanique du pied et avoir un impact sur le mouvement normal du membre inférieur lors de la marche ou la pratique d’un sport.
Votre chiropraticien et la périostite tibiale
Évidemment, l’objectif #1 est de diminuer la douleur associée à la périostite tibiale. Votre chiropraticien étant un professionnel formé dans l’évaluation, le diagnostic chiropratique et le traitement des conditions neuromusculosquelettiques, pourrait grandement être une personne-clé dans l’atteinte de vos objectifs de santé. Sommairement, une visite chez votre chiropraticien pourra vous permettre d’en savoir plus sur votre condition en passant par différentes étapes :
- Période de questionnement quant à votre douleur (survenue, localisation, durée, intensité, fréquence)
- Examen physique complet (colonne vertébrale, hanche, genou, cheville et pied)
a. Structures osseuses
b. Tissus mous
c. Structures articulaires (ligaments, bourses, capsules) - Traitement chiropratique envisagé, en fonction de chaque professionnel
a. Ajustements vertébraux et articulaires selon le besoin (hanche, genou, cheville et pied)
b. Travail de tissus mous
c. Kinesiotaping
d. Ultrasons
e. TENS (courant interférentiel) - Autres recommandations possibles telles que :
a. Repos partiel ou total, selon l’activité et la gravité de la condition
b. Application de glace afin de diminuer l’inflammation
c. Exercices d’étirement ou de renforcement selon le cas
Suite à cette phase où l’accent est mis sur le soulagement, la reprise du sport est généralement envisagée selon les recommandations de votre chiropraticien.
Qu’est-ce que je peux faire, docteur?
Outre de suivre les recommandations émises par votre chiropraticien, l’un des exercices les plus recommandés pour aider à la périostite tibiale en est un d’étirement.
Voici comment le faire :
- Assoyez-vous sur une chaise et placez le dessus du pied au sol de façon à ce que les orteils pointent vers l’arrière (votre genou sera en position fléchie).
- Lentement, avancez vers le bout de la chaise afin de sentir un étirement au niveau de la partie antérieure de la jambe.
- Allez au maximum de votre capacité, sans entrer dans la douleur (restez dans une sensation d’étirement).
- Maintenez la position pendant 30-40 secondes. Répétez 2 fois. Faire cette séquence entre 2 à 3 fois par jour.
- VARIANTE : Vous pouvez faire cet exercice en position debout en pointant le pied vers l’arrière, en appuyant les orteils au sol et en vous stabilisant au mur. Assurez-vous que l’autre jambe soit légèrement plus à l’avant. En maintenant les orteils en position, pliez le genou de la jambe avant afin de venir créer un étirement à la jambe dont les orteils touchent le sol.
N’oubliez pas : la clé de l’étirement ne réside pas dans un mouvement de grande amplitude qui engendre une douleur. Si tel est le cas, c’est que l’exercice est mal fait ou que le mouvement va trop loin. En conséquence, le risque de blessure est davantage présent que les bienfaits escomptés. Soyez avisés!