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Mal de cou : causes, traitements et recommandations

Le mal de cou (ou cervicalgie) fait partie des causes les plus fréquentes de consultation en chiropratique. Avec les technologies, les jeux d’écran et le travail de bureau, il y a fort à parier que chacun d’entre nous expérimentera un épisode de douleur au cou au moins une fois dans sa vie et que ce dernier surviendra probablement plus tôt comparé aux décennies précédentes. Dans cet article, vous découvrirez les causes communes associées au mal de cou et avec les recommandations qui vous seront partagées, gageons que vous serez outillés pour espacer les prochains incidents douloureux!

Le cou : structures anatomiques et système nerveux

La région du cou est d’une importance capitale dans le corps humain. Il joue différents rôles, tout aussi fondamentaux les uns que les autres :

1. Rôle de support

Le cou supporte et stabilise la tête.

2. Rôle de mobilité

En plus de son rôle de support et de stabilisation, le cou permet le mouvement de la tête :

  • Flexion
  • Extension
  • Flexion latérale
  • Rotation

Les mouvements du cou, comme tous ceux de la colonne vertébrale, sont rendus possibles grâce à la présence d’articulations situées au niveau des vertèbres. L’amplitude de mouvement sera déterminée en fonction de l’orientation et de la configuration de ces articulations.

3. Rôle de protection

Les différentes parties du cou permettent de protéger des structures importantes comme la trachée, l’œsophage, les vaisseaux sanguins et les nerfs. La trachée et l’œsophage se rendent dans le thorax alors que les vaisseaux sanguins et les nerfs prennent différentes directions en fonction de leurs rôles respectifs.

Le défilé thoracique est une région située à la base du cou. Il permet le passage de vaisseaux et de nerfs entre le muscle sternocléidomastoïdien et la première côte. Ces vaisseaux et ces nerfs se dirigent dans le bras et permettent la circulation sanguine ainsi que les fonctions nerveuses du membre supérieur.

4. Rôle de transmission de l’information nerveuse

La moelle épinière se situe à l’intérieur du canal vertébral. Elle permet la transmission de l’information nerveuse entre le cerveau et le reste du corps humain. Comme mentionné précédemment, elle doit être protégée puisque les structures nerveuses sont très fragiles. En conséquence, les vertèbres cervicales forment un canal qui laisse passer la moelle épinière et permettent une transmission optimale de l’information nerveuse.

5. Rôle facilitant l’expression et la communication

Les muscles du cou ainsi que différentes structures comme les cordes vocales permettent la production de la voix et les mouvements liés à la parole. Ce n’est pas à négliger!

Douleurs cervicales : 4 causes communes

Plusieurs causes peuvent être associées à l’apparition d’une douleur cervicale et c’est en partie ce qui fait de cette condition l’une des plus rencontrées en chiropratique. Plusieurs structures ayant une origine et une fonction différente sont présentes dans la région du cou et en conséquence, elles peuvent toutes jouer dans l’apparition d’une condition douloureuse à cet endroit.

Douleur cervicale d’origine posturale

Il n’y a plus de doute quant à l’importance de la posture sur la santé globale et optimale. Une mauvaise posture influence nécessairement le corps en entier puisque des déséquilibres se créent et des compensations s’installent. Le corps a cette capacité de s’adapter afin d’éviter l’apparition de douleur, mais cette adaptation devient parfois impossible et c’est à ce moment que les conditions apparaissent.

Le travail de bureau est sans aucun doute l’un des facteurs clés dans l’apparition de douleurs au cou d’origine posturale. Avec le travail à la maison, les postes de travail ont dû être adaptés afin de limiter le stress au niveau de la colonne vertébrale. Ce n’est pas évident d’être bien installé. En conséquence, l’alignement du haut du corps avec l’écran et l’ajustement de la chaise par rapport au bureau ne sont pas toujours optimaux, ce qui influence la posture générale. Des douleurs au cou, au dos et aux coudes sont souvent rencontrées chez nos patients qui travaillent à l’ordinateur.

La posture de sommeil est également liée à l’apparition de douleurs cervicales. La posture de sommeil idéale est celle où la colonne vertébrale est au neutre, c’est-à-dire sur le côté ou sur le dos avec un oreiller qui laisse la tête au neutre et un autre entre les genoux ou sous les genoux pour que la colonne vertébrale lombaire et le bassin soient stables.

La posture avec le cellulaire peut provoquer des douleurs cervicales et c’est ce que l’on appelle le syndrome du cou texto. Lorsqu’on utilise le téléphone cellulaire, le cou a tendance à se fléchir, ce qui déplace le centre de gravité de la tête et crée un stress au niveau des éléments cervicaux postérieurs qui tentent de supporter son poids. Il n’en faut pas moins pour créer des douleurs au cou.

Douleur cervicale d’origine articulaire (subluxation, facettaire, arthrose…)

La douleur au cou peut être causée par une condition articulaire. Souvent, elle sera associée à une douleur au mouvement, ce qui peut même diminuer les amplitudes de mouvement.

La subluxation vertébrale se caractérise elle-même par une diminution du mouvement vertébral. En d’autres mots, la vertèbre perd de sa capacité à bouger normalement. La subluxation peut être associée ou non à une douleur et elle est détectée lorsque le chiropraticien effectue une palpation de la région. Différentes causes sont en lien avec l’apparition de la subluxation (causes physiques, causes chimiques, causes émotionnelles). L’ajustement vertébral sera alors très utile afin d’aider la région du cou à retrouver ses amplitudes optimales.

L’arthrose, l’irritation facettaire et l’arthrite sont également des conditions qui ciblent les articulations et qui peuvent être à l’origine de douleurs au cou.

Douleur cervicale d’origine traumatique (whiplash, chute)

Il est normal qu’un traumatisme soit lié à l’apparition d’une douleur. Dans un cas comme un accident de voiture (ex.: le whiplash) ou une chute, la colonne vertébrale absorbe un impact de plus ou moins grande force et les structures cervicales réagissent afin de limiter la douleur. En conséquence, l’équilibre général de la région est atteint et la compensation peut mener à l’apparition de la douleur au cou.

Douleur cervicale d’origine discale

Le disque intervertébral sert principalement à amortir les chocs et participer au mouvement vertébral. S’il contribue au mouvement, il a un rôle articulaire. Nous aurions donc pu classer cette catégorie avec les douleurs cervicales d’origine articulaire.

Dans un contexte d’arthrose vertébrale, les fonctions du disque peuvent être compromises puisque ce dernier perd de ses propriétés. Sa vascularisation diminue et sa capacité à se régénérer ralentit. Sa hauteur diminue, ses insertions sur la vertèbre deviennent irrégulières et son rôle d’amortisseur devient moins présent. La douleur peut alors s’installer.

Dans un contexte traumatique, le disque peut se rompre et créer une hernie discale. Le résultat de la hernie est que le noyau du disque intervertébral fuit à travers son anneau fibreux. En conséquence, la hernie peut comprimer la moelle épinière et être à l’origine de douleur au cou. Dans certains cas, la hernie peut causer des engourdissements dans la région du bras et de la main puisque certaines racines nerveuses peuvent être comprimées également.

Douleur cervicale : comment prévenir

La prévention demeure sans aucun doute un élément clé dans le maintien d’une santé globale et optimale. Sachant que plusieurs causes associées au mal de cou sont en lien avec les habitudes de vie, une partie des douleurs pourrait facilement être évitée (ou limitée) en mettant de l’avant de saines pratiques au quotidien. Penser à maintenir une posture neutre le plus souvent possible, travailler avec le bon équipement et penser à la sécurité ne sont que quelques exemples qui prônent la prévention.

En ayant comme objectif d’aider son patient dans l’atteinte d’un état de santé global, le chiropraticien porte lui-même une attention particulière aux éléments à mettre en pratique afin de vivre de façon optimale. Ses connaissances vous permettront sans aucun doute d’améliorer votre condition et faire en sorte d’éviter une récidive par le biais d’une éducation axée sur le bien-être général.

N’hésitez pas à le consulter!

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Le « Cou du texto » [Ou comment la techno ruine votre colonne vertébrale]

Tête penchée vers l’avant, épaules et dos voûtés, yeux hypnotisés par un écran… ça vous dit quelque chose? La plupart des gens adoptent cette position pour lire les nouvelles, consulter les réseaux sociaux, magasiner, texter un ami, regarder une vidéo, alouette!

Mais saviez-vous que cette habitude pouvait endommager votre colonne vertébrale de façon importante? Le phénomène est si récent qu’il n’a pas encore de nom définitif : on parle du cou du texto, du syndrome du texteur, du text neck ou encore du tech neck.

Ce syndrome s’est propagé comme une traînée de poudre. En peu de temps, le cou du texto est devenu un motif de consultation courant dans les cliniques chiropratiques. Les patients sont nombreux à rapporter un ou plusieurs des symptômes liés à l’utilisation prolongée de leur appareil mobile :

  • Douleurs au cou
  • Raideurs au cou
  • Maux de tête
  • Douleurs au visage
  • Douleurs au haut du dos
  • Douleurs aux épaules
  • Douleurs aux bras, coudes, poignets et mains
  • Engourdissement dans les mains
  • Étourdissements et vertiges
  • Troubles du sommeil
  • Sensation de lourdeur
  • Fatigue oculaire

Si ladite position n’était tenue que 5 minutes, on n’écrirait pas sur le sujet. Mais les gens passent en moyenne 3 heures par jour à regarder leur appareil mobile (téléphone, tablette, etc.), c’est plus de 1000 heures par année! Les problèmes surviennent quand sont associées mauvaise posture et utilisation prolongée.

Les 5 conséquences néfastes du «cou du texto» sur la colonne vertébrale

1. Troubles posturaux. La position usuelle lors de l’utilisation d’un appareil mobile entraîne une diminution de la courbe cervicale (en forme de C) pouvant aller jusqu’à la rectitude (cou militaire en forme de I).

Lorsque cela se produit, la tête se retrouve déportée vers l’avant par rapport au reste de la colonne vertébrale. On parle d’un port antérieur de la tête (PAT). Si les recherches scientifiques sur le cou du texto sont limitées en raison de sa récente apparition, celles sur le port antérieur de la tête sont très nombreuses.

D’ailleurs, une étude importante a démontré «qu’une perte de la courbe naturelle de la colonne cervicale mène à une augmentation croissante du stress sur la colonne.» (1) Le poids de la tête est d’environ 5 kg (0° d’inclinaison). Lorsque la tête est inclinée de 15° par rapport à la verticale, la colonne cervicale doit supporter un poids équivalent à 12 kg. C’est comme si un enfant de 2 ans était assis sur vos épaules en tout temps. On parle d’environ 5 kg pour chaque 15° d’inclinaison supplémentaires.

Tout ce stress mécanique provoque à son tour une augmentation de la courbe thoracique (hypercyphose), parfois surnommée bosse de bison. La combinaison d’un PAT et d’une hypercyphose peut parfois faire penser au cou d’une tortue. Une fois ces changements posturaux installés, il peut être difficile de les renverser.

2. Élongations musculaires et ligamentaires. Le port antérieur de la tête (PAT) crée un déséquilibre dans la mécanique du cou et entraîne des étirements et des élongations dans plusieurs muscles et ligaments de la nuque, des épaules et du haut du dos. Ces tensions musculaires sont souvent à l’origine de douleurs, de raideurs et de maux de tête reliés au cou du texto.

3. Hernies discales. Comme il a été mentionné plus haut, le PAT occasionne un stress mécanique énorme sur la colonne cervicale. Parmi les structures les plus sollicitées, on retrouve les disques intervertébraux, petits coussinets situés entre chacune des vertèbres et servant à amortir les chocs. Lorsque la tête s’incline vers l’avant, comme dans le cou du texto, les disques subissent beaucoup de pression, particulièrement dans leur partie avant. Cette pression excessive prolongée peut mener à une déchirure du disque et à l’expulsion de son contenu — un petit noyau. On nomme cette pathologie une hernie discale. La hernie discale cervicale se traduit généralement par des douleurs localisées, mais aussi par d’autres symptômes comme des engourdissements, des brûlures, des picotements et même des faiblesses musculaires.

4. Arthrose ou ostéoarthrite. La présence d’un stress mécanique important, comme c’est le cas dans le syndrome du «cou du texto», n’endommage pas que les disques intervertébraux. Les vertèbres elles-mêmes peuvent subir des conséquences irréversibles. La charge accrue, les tensions musculaires et les disques moins performants peuvent, à long terme, engendrer une usure prématurée des vertèbres. Cette dégénérescence est mieux connue sous le nom d’arthrose. Non, ce ne sont pas que les grand-mères qui peuvent souffrir d’arthrose. Il est de plus en plus fréquent de repérer des signes d’arthrose cervicale chez des sujets beaucoup plus jeunes, particulièrement depuis l’apparition de la technologie numérique mobile. Les dommages structurels causés par l’arthrose sont irréversibles. Les symptômes d’arthrose les plus fréquents sont la douleur, la raideur et la perte de mouvement.

5. Autres problèmes de santé. Il a été démontré que le PAT diminuait la force des muscles respiratoires (situés au-devant du cou, ces muscles aident les côtes à se soulever lors de l’inspiration), ce qui peut entraîner des troubles respiratoires. Des tendinites, particulièrement au niveau des mains et des doigts, sont aussi associées au «cou du texto». La lumière diffusée par l’écran numérique perturbe les cycles d’éveil/sommeil et augmente les risques de souffrir de troubles du sommeil. Il a aussi été démontré que l’utilisation abusive de la technologie numérique mobile favorisait l’apparition de troubles de l’humeur, dont la dépression.

Trucs pour prévenir le «cou du texto»

1. Faites vérifier votre colonne vertébrale par un chiropraticien régulièrement. Les soins chiropratiques contribuent au maintien d’une bonne posture. Ils optimisent à la fois la structure et la fonction vertébrales. Ils détendent la musculature et aident à prévenir la dégénérescence articulaire. Entre les ajustements chiropratiques, suivez les conseils 2 à 5.   

2. Adoptez la bonne posture. Relevez la tête et le menton puis remontez les bras sur la poitrine de façon à ce que votre écran soit à la hauteur de vos yeux. Une bonne astuce pour éviter la fatigue dans vos bras (et d’avoir l’air un peu étrange) est de soutenir le coude qui tient le téléphone avec le bras opposé. Aménagez votre poste de travail pour le rendre plus ergonomique, un écran d’ordinateur mal positionné peut entraîner ou aggraver un PAT.

3. Faites des pauses régulièrement. Comme nous l’avons mentionné plus haut, c’est la posture prolongée qui est problématique dans le développement du syndrome du «cou du texto». Prenez des pauses toutes les 5 minutes pour vous étirer (et peut-être même parler à quelqu’un ;-p ).

4. Utilisez d’autres technologies. Diversifiez vos utilisations : ordinateur de bureau, portable, tablette. Faites un appel au lieu d’envoyer des textos. Utilisez la reconnaissance vocale pour dicter vos messages textes.

5. Faites des exercices. Une étude a démontré que, combinés à des soins chiropratiques, les exercices d’étirement et de renforcement des muscles du cou amélioraient la posture thoracique chez des femmes d’âge moyen. Voici quelques exercices qui vous aideront à soulager les tensions et raideurs au cou et aux épaules ainsi qu’à réduire le PAT. À faire quotidiennement :

  • Collez l’oreille sur l’épaule du même côté pour étirer les muscles du cou. Maintenez cette position 5 secondes. Répétez 10 fois de chaque côté.
  • Rentrez le menton et maintenez la position pendant 5 à 10 secondes. Répétez 10 fois.
  • Croisez les doigts derrière le dos et remontez les bras vers le haut. Maintenez la position 30 secondes. Répétez au besoin.
  • Assis au bureau ou dans la voiture, collez les omoplates ensemble en ramenant les épaules vers l’arrière. Maintenez 10 secondes et répétez entre 5 et 10 fois.

 

Des enfants à risque

Les enfants et les adolescents sont particulièrement à risque de développer un syndrome du «cou du texto», notamment parce que leur colonne vertébrale est en pleine croissance. Dans une étude réalisée sur 1049 personnes, 70 % des adultes et 30 % des enfants ont déclaré ressentir des douleurs musculo-squelettiques en lien avec l’utilisation de leur appareil mobile.

Discutez avec vos enfants des risques qu’ils encourent lorsqu’ils utilisent leur téléphone, tablette ou console de jeu portative afin de les conscientiser tôt. Ils pourront ainsi prendre de bonnes habitudes dès le départ. Faites aussi vérifier leur colonne vertébrale par votre chiropraticien!   

 

Références
1. Hansraj, K., « Assessment of Stresses in the Cervical Spine Caused by Posture and Position of the Head », Surgical Technology International XXV, section Neuro and Spine Surgery.
2. Castello-Branco, K., et M. Moodley, « Chiropractic manipulative therapy of the thoracic spine in combination with stretch and strengthening exercises, in improving postural kyphosis in woman », Health SA Gesonheid, vol. 21, décembre 2016, p. 303-308.  Science Direct, https://doi.org/10.1016/j.hsag.2016.06.001, consulté le 7 juin 2017.
3. https://spinalresearch.com.au/stress-on-the-spine-the-downside-of-prolific-social-media-use/, consulté le 15 janvier 2018.
4. https://spinalresearch.com.au/forward-head-posture-effects-young-aging/, consulté le 15 janvier 2018.
5. https://www.spine-health.com/blog/modern-spine-ailment-text-neck, consulté le 15 janvier 2018.
6. https://www.chiropractic.ca/fr/blogue/trois-facons-de-prevenir-le-syndrome-du-texteur/, consulté le 15 janvier 2018.

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